Le volcan Eyjafjallajökull est situé dans le sud de l’Islande, à une trentaine de kilomètres au nord de la côte atlantique, entre les volcans Katla à l’est et Tindfjallajökull au nord. Il se trouve à la jonction de la zone volcanique orientale islandaise, directement liée à l’écartement des plaques Nord-Américaine et Eurasienne, sous l’influence du point chaud islandais. L’édifice est partiellement recouvert par le glacier Eyjafjallajökull, dont il porte le nom, dans une région marquée par des paysages contrastés de glaciers, de plaines côtières, de champs de lave et de vallées verdoyantes habitées.
Morphologiquement, Eyjafjallajökull est un stratovolcan basaltique à tendance intermédiaire, culminant sous une calotte glaciaire d’environ 70 km². Son sommet est occupé par une caldera elliptique d’environ 2,5 km de diamètre, profondément entaillée par l’érosion glaciaire. Les flancs du volcan présentent une succession de coulées de lave anciennes, de dépôts pyroclastiques et de vallées glaciaires abruptes, témoignant d’une longue histoire d’interactions entre volcanisme et glaciation. La présence de glace en grande quantité joue un rôle clé dans le caractère explosif de certaines éruptions, favorisant la fragmentation du magma et la production de cendres fines.
Le point culminant de Eyjafjallajökull atteint environ 1 651 mètres d’altitude. Bien que modeste comparé à d’autres édifices islandais comme Bárðarbunga, il domine largement les plaines du sud de l’Islande et exerce une influence majeure sur les paysages et les populations environnantes, notamment en raison de ses interactions avec les systèmes glaciaires et hydrologiques.
Sur le plan volcanologique, Eyjafjallajökull est connu pour ses éruptions explosives sous-glaciaires et ses phases effusives fissurales sur les flancs. Les éruptions sous le glacier peuvent provoquer des jökulhlaups (crues glaciaires brutales) et de vastes panaches de cendres capables de se disperser sur de longues distances, affectant l’atmosphère et les infrastructures humaines bien au-delà de l’Islande.
Chronologie des Éruptions Historiques et Récentes
L’activité éruptive de Eyjafjallajökull est relativement espacée mais marquante :
- 920–930 : éruption fissurale majeure de la région de Þórsmörk, associée au système volcanique d’Eyjafjallajökull, avec importantes coulées de lave.
- 1612 : éruption explosive modérée, avec émissions de cendres et retombées locales.
- 1821–1823 : longue éruption intermittente, alternant phases explosives et effusives, accompagnée de fonte glaciaire et de jökulhlaups ; activité persistante sur près de deux ans.
- 2010 (mars–avril) : éruption majeure en deux phases.
- Mars 2010 : éruption fissurale effusive à Fimmvörðuháls, avec coulées de lave accessibles en surface.
- Avril 2010 : éruption explosive sous-glaciaire au sommet, générant un panache de cendres atteignant plus de 9 km d’altitude, entraînant la fermeture partielle de l’espace aérien européen pendant plusieurs jours.
- 2011–2025 : retour à un repos relatif ; sismicité de fond et déformations mineures surveillées par le Met Office islandais (IMO), sans éruption confirmée.
L’accès au Eyjafjallajökull est relativement aisé comparé à d’autres volcans islandais centraux, grâce à sa proximité avec la route circulaire Route 1 et aux infrastructures du sud de l’Islande. Les zones périphériques, notamment Þórsmörk, Skógafoss, Fimmvörðuháls et les langues glaciaires, offrent des points d’observation privilégiés pour comprendre les interactions entre volcanisme, glace et hydrologie. Toute approche en zone glaciaire ou sommitale nécessite cependant un encadrement professionnel et une attention constante aux conditions météorologiques et volcaniques.
Le volcan Eyjafjallajökull incarne l’un des exemples les plus emblématiques du volcanisme islandais moderne, où les interactions entre magma, glace et atmosphère peuvent avoir des répercussions à l’échelle mondiale. Son histoire récente, son accessibilité relative et la diversité de ses paysages en font une destination majeure pour l’exploration volcanique, la compréhension des risques naturels et l’observation directe des forces géologiques à l’œuvre en Islande.